Fils de Magloire Bourgault, menuisier, et d'Émélie Legros, Médard Bourgault voit le jour à Saint-Jean-Port-Joli, le 8 juin 1897. Cinquième d'une famille de seize enfants, il fréquente l'école jusqu'à l'âge de douze ans. Très jeune, guidé par sa mère, dont l'arrière grand-oncle est le sculpteur Amable Charron, il découvre les beautés de la nature et celles de son église de Saint-Jean-Port-Joli dont les célèbres sculpteurs Chrysostôme Perrault, Jean et Pierre-Florent Baillairgé ont façonnés le décor intérieur. À l'école, il aime à dessiner et se fait même réprimander par son institutrice pour avoir exécuté sur son ardoise les images que son imagination lui inspiraît. En 1911 il s'embarque sur la goélette Émilia du capitaine David Toussaint à titre de mousse. Il naviguera, sur divers navires, pendant huit ans et se rendra ainsi en France et sur la côte africaine. Durant ses moments de loisirs, il sculpte au canif. À l'été 1919, il quitte la vie maritime qu'il adore, le monde artistique qui l'habite prenant de plus en plus de place. Il travaille avec son père comme menuisier et le soir ainsi que l'hiver, quand le travail se fait rare, il s'amuse à sculpter encouragé par Arthur Fournier, artisan et sculpteur au canif, de Saint-Jean-Port-Joli. En 1918, il avait déjà assemblé et sculpté une bibliothèque. La sculpture prend de plus en plus de place dans sa vie. Médard dévore les livres qu'il réussit à se procurer sur le sujet. Petit à petit, il acquiert les rudiments de son art. À l'été 1929, il rencontre Marius Barbeau de passage à Saint-Jean-Port-Joli. Ce dernier l'encourage et lui achète de ses oeuvres. Marius Barbeau aidera, de même que Georges Bouchard et Gabriel Nadeau, Bourgault à se faire connaître. L'année 1930 est très difficile, Médard n'a plus de travail à cause de la crise économique. Il lui vient à l'idée de vendre ses sculptures aux touristes qui passent par Saint-Jean pour se rendre en Gaspésie. À l'automne 1931, il invite son frère Jean-Julien à venir travailler avec lui et par la suite, André, un autre de ses frères se joint à eux. Ils sculptent tous trois principalement des oeuvres d'art paysan. En 1935, Médard abandonne à ses frères ce type d'art et se met à produire des oeuvres d'inspiration religieuse. Il participera ainsi au décor intérieur de plusieurs chapelles et églises par ses statues, chemins de croix, chaires, etc. C'est dans cette voie qu'il continuera jusqu'au début des années 1960 ou le renouveau liturgique amènera un ralentissement de la sculpture religieuse. Il se tournera, les dernières années de sa vie, vers l'art profane; principalement des nues et ce jusqu'à son décès en 1967. Médard Bourgault avait épousé, en 1923, sa cousine Marie-Rose Bourgault et ils eurent quatorze enfants dont certains suivirent les traces de leur père.
Médard Bourgault a réalisé des chefs d'oeuvre qui ont fait de lui un artiste de réputation internationale. On retrouve de ses œuvres un peu partout dans le monde; aux Etats-Unis, en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique, aux Antilles etc. Il fut le premier, à Saint-Jean-Port-Joli, d'une tradition de sculpture qui se perpétue encore aujourd'hui. Autodidacte, son âme sensible et son immense talent artistique se sont développés au fil des jours et de la persévérance qui l'animait. Sa correspondance et son journal contenus dans ce fonds nous montrent bien les débuts difficiles et le cheminement de cet artiste. Il initia à cet art ses frères Jean-Julien et André, ses propres enfants et biens d'autres encore qui bénéficièrent grâce à l'école de sculpture de ses précieux conseils.
Ce fonds contient de la correspondance, des factures, des reçus, des rapports d'impôts, des livrets de caisse et de banque, des coupures de presse, des notes biographiques, des états de compte, un journal personnel, un bulletin scolaire, des cartes de sympathies, le registre de signatures lors du décès de Médard Bourgault, des dessins et des photographies.
Ce fonds est divisé en sept séries: A Correspondance, B Journal, C Coupures de presse et publicité, D École de sculpture sur bois de Saint-Jean-Port-Joli, E Atelier de sculpture, F Documents iconographiques, G Vie personnelle.
Ce fonds comprend 86 centimètres de documents textuels, 218 dessins, 9 imprimés, 1 055 photographies, 3 gravures.
Fonds déposé entre 1993 et 2006 à la Société historique de la Côte-du-Sud par la Corporation de la maison Médard Bourgault.
Consultation avec autorisation.
Étendue linéaire: 2, 11 mètres.